LA DAPP CHEZ LE CHIEN
Ces 4 initiales
signifient littéralement Dermatite Allergisante aux Piqûres de Puces
On l'appelle aussi plus scientifiquement "Pulicose".
Il s'agit de la principale dermatose rencontrée chez l'espèce canine.
Les consultations pour cette affection sont très nombreuses car la DAPP est très
répandue; si elle touche plus souvent le chien, elle existe aussi chez le chat.
Les puces, à l'origine de la
maladie
Même si les puces sont présentes toute l'année, les beaux jours sont plus
favorables à leur multiplication. Certains chiens et chats sont particulièrement
sensibles aux piqûres de puces, et peuvent présenter une DAPP.
Les puces piquent chien ou chat pour se nourrir de leur sang, et à l'occasion de
cette piqûre, un peu de leur salive est "injectée" à votre animal. La DAPP n'est
autre qu'une allergie provoquée par la salive de puces. Il n'y a pas une puce
mais "des puces" : on en connaît des dizaines de variétés! Ces parasites sont
peu spécifiques, ce qui veut dire qu'ils peuvent se promener allègrement d'une
espèce à l'autre. Ainsi, Ctenocephalides felis, comme son nom l'indique, la puce
du chat, est-elle l'espèce la plus souvent rencontrée chez le chien.
On connaît bien la litanie de symptômes infligés à nos compagnons par ces
indésirables. Mais on ignore encore trop souvent qu'elles peuvent transmettre ou
provoquer des maladies très variées. Gratouilles, démangeaisons... en
elles-mêmes, ne sont pas bien graves. Malheureusement, bon nombre de chiens
deviennent allergiques à la salive de puce. Cette dernière, en piquant,
introduit dans l'organisme des substances appelées allergènes.
Prenons un exemple : La même chose se passe pour nous, avec par exemple, les
pollens ou la poussière de maison. Bien entendu nous ne sommes pas tous
allergiques à ces substances : vous avez sans doute connu un ami qui dans votre
jardin, éternue sans cesse alors même que vous ne ressentez rien.
Le même processus est observé chez le chien : certains vont développer une
réaction de défense appelée hypersensibilité alors que d'autres supportent, plus
ou moins allègrement, un fardeau parasitaire impressionnant.
Chez les chiens sensibilisés, quelques piqûres seulement suffisent à provoquer
la D.A.P.P.
Chez de très jeunes chiots, une infestation massive par les puces peut exercer
une action dite spoliatrice : des milliers de parasites peuvent en effet, se
nourrir de sang en quantité suffisante, provoquant une véritable anémie.
Les puces et les vers ou
inversement...
La puce, cependant, et on l'oublie trop souvent, est l'élément essentiel de la
transmission de ce que les maîtres décrivent comme un "grain de riz" lors de
leur consultation chez le vétérinaire. Ce "grain de riz" n'est rien d'autre que
l'anneau d'un ver intestinal appelé Dipylidium caninum. C'est une sorte de ténia
qui peut mesurer plus d'un mètre et qui vit dans l'intestin du chien et du chat.
Il libère petit à petit ses "grains de riz" dans les selles et aux marges de
l'anus. Lutter contre les puces, c'est donc efficacement lutter contre ce ténia.
En effet, la puce joue un rôle déterminant dans le cycle de cet indésirable : sa
larve ingère un oeuf du parasite, et, une fois devenue adulte, elle l'héberge
puis le transmet au chien qui avale souvent des puces alors qu'il se mordille.
Il est donc essentiel, lors de la prise en charge d'une DAPP, de vermifuger
préalablement l'animal concerné contre les ténias, tout en mettant en parallèle
un programme d'action contre les puces, y compris dans son environnement.
Les symptômes de la DAPP
La DAPP est responsable de plus de 50% des eczémas chez le chien
Elle se traduit dans cette espèce par les symptômes suivants :
- prurit très intense, parfois violent
- entraînant des lésions, des plaies dites "de démangeaisons", qui se localisent
le plus souvent en région lombaire, à proximité de la queue
Comme le chien ne cesse de se gratter, les lésions peuvent se surinfecter ou
former des croûtes, que le chien va aussi arracher en se grattant : un véritable
cycle infernal. De plus, le comportement de l'animal est altéré car son prurit
incessant le rend tendu, nerveux, irritable.
- on observe aussi parfois des zones alopéciques (pertes de poils) bien
délimitées (croupe, cou, abdomen)
- et plus rarement une hyperpigmentation
Comme on le comprend, la DAPP est donc une réaction d'hypersensibilité immédiate
ou retardée de la peau du chien à la salive de puces. Si le prurit, l'érythème
et les zones alopéciques sont en général concentrées dans la région lombaire,
ces manifestations peuvent cependant s'étendre sur toute la surface du corps; en
conséquence la DAPP devient une dermatite aiguë.
Chez le chat
Bien que, de manière générale, les félins supportent mieux ces infestations, il
n'en reste que certains chats de race sont sujets à cette affection. Chez le
félin domestique, la DAPP présente en général l'aspect d'une dermatite miliaire.
La peau prend un aspect "sableux", on observe des papules et des croûtes
principalement sur le dos et autour du cou. Le chat se lèche beaucoup et l'on
peut remarquer des pertes de poils au niveau de la face interne des cuisses,
l'abdomen ou la queue. On observe également l'apparition de pustules et de
nombreuses croûtes surtout dans la région lombaire, parfois sur toute la ligne
du dos
Le diagnostic de la DAPP
C'est une allergie qui se développe à partir de 1 an, sur des races prédisposées
(Labrit, Setter, Épagneul... ). En plus des renseignements et de l'examen
clinique (présence dans le pelage de crottes de puce, des "virgules noires"), le
diagnostic de certitude par le vétérinaire est fait par intradermoréaction avec
un extrait de salive (comme chez les humains allergiques). La réaction est
positive en 20 min pour 2/3 des chiens aquitains, plus rarement au bout de 48
heures.
Les traitements de la DAPP
Pour soulager le chien en crise de prurit, le vétérinaire a recours a des
molécules anti-allergiques, souvent des corticoïdes, par voie orale ou en piqûre
ou encore par des solutions appliquées sur les lésions. Ces produits sont
souvent forts et doivent être réservés au début de l'allergie. Car à forte dose
ou trop souvent donnés, ils sont responsables d'effets secondaires graves
(évolution purulente, appétit et boisson accrus, maladie hormonale sévère...).
Le vétérinaire met aussi en place un programme "stop-puces", en expliquant au
propriétaire de l'animal comment traiter l'infestation, y compris dans
l'environnement. Chez le chien il semble que les produits à base de perméthrine
soient efficaces (interdits bien sûr chez le chat). Cependant, l'ensemble de ces
actes reste ce que l'on appelle un traitement symptomatique : il s'attaque en
effet aux symptômes mais pas à la cause, en l'occurrence l'hypersensibilité de
terrain de l'animal concerné. En naturopathie, il est de mise de démarrer
systématiquement une prise en charge par le questionnement minutieux de
l'anamnèse du chien ou du chat afin de déterminer comment modifier son terrain
hyperallergique. On appelle ceci une désensibilisation, mais elle est pratiquée
par la voie de l'isothérapie, sous forme de granules, de doses-globules ou
encore de dilutions homéopathiques, selon les cas et surtout l'ancienneté de la
maladie.
L'immunité est ensuite stimulée, ainsi que la réaction anti-histaminique
naturelle. Le but du traitement est que le chien ou le chat arrive à vivre comme
n'importe quel autre de ses congénères avec quelques puces, sans que celles-ci
déclenchent une DAPP. A ces fins, la phytothérapie, les cures de détoxification
et de re-nutrition (compléments alimentaires sous forme de plantes riches en
nutriments essentiels), interviennent systématiquement dans le traitement.
L'organothérapie peut être envisagée ponctuellement, mais c'est dans 95% des cas
l'hétéro-isothérapie qui est efficace avec succès, chez le chien comme chez le
chat.
Une prise en charge correcte en naturopathie se fait sur deux mois : une phase
de mise en route, suivie d'une phase de stabilisation, dans laquelle les cures à
suivre au cours de l'année sont proposées. Il est essentiel, pour obtenir la
guérison d'une DAPP. que le propriétaire respecte convenablement les durées et
modalités de la prescription car, comme toute affection allergique, une rechute
est inévitable si le traitement n'est pas correctement suivi.
Source : Carole B-MORIN
Phyto-Aromatologue Spécialisée Canins et Félins
http://www.naturopattes.eu/
Contact :
desanimauxdesplantes@yahoo.fr
Document sur la DAPP : -
La DAPP chez le chien et le chat en format
PDF