ANESTHÉSIE CHEZ LES LÉVRIERS
(Un Lévrier qui doit subir une opération doit avoir une anesthésie
particulière : c'est à peine la moitié de la dose prescrite pour un chien de
même poids autre que Lévrier. Assurez-vous que ce sera bien le cas avant toute
intervention.)
Quels sont les agents d'induction de l'anesthésie ?
Comparaison de trois agents d'induction chez le Lévrier ?
LES THIOBARBITURIQUES
Chez les lévriers, les thiobarbituriques ne peuvent pas être utilisés comme
agents anesthésiques à action ultra courte car les périodes d’anesthésie et de
réveil sont prolongées. Dans une étude, les lévriers nécessitaient entre 45
minutes et 8 heures pour se remettre de la dose de thiopental administrée. Les
chiens croisés réussissent généralement à se lever et se déplacer entre 1 et 2
heures après administration. Il semblerait que les lévriers se réveillent
d’une anesthésie aux thiobarbituriques en un lapse de temps semblable aux
chiens croisés mais que ceux-ci restent plusieurs heures dans un état
semi-comateux caractérisé par du pédalage, des débattements et des hurlements.
L’effet prolongé des thiobarbituriques a été attribué (1) au faible taux de
gras corporel chez les lévriers. Ceux-ci possèdent 16% de leur poids corporel
sous forme de gras, comparativement à 35% chez des chiens croisés de poids
semblable. Les thiobarbituriques dépendent de leur relocalisation dans les
tissus adipeux pour produire un effet de courte durée. Chez le lévrier, les
concentrations sériques demeurent plus élevées pendant la période de réveil
que chez les autres races de chien(2). De plus, il est suspecté que les
lévriers métabolisent les thiobarbituriques moins rapidement au niveau du foie
que les autres races de chien.
Dans une étude, le temps d’élimination du thiopental chez des lévriers, suite
à une induction des enzymes hépatiques par du phénobarbital, devenait
comparable à celui des autres races. Jusqu’à ce jour, il a été démontré que
les lévriers réagissaient différemment seulement aux thiobarbituriques et que
les réponses anesthésiques aux oxybarbituriques restent semblables à celles
des autres races. Une étude a démontré que le taux de protéines totales
plasmatiques, nécessaires pour lier les barbituriques, était plus bas chez les
lévriers.[/color]
LE PROPOFOL :
Le propofol est considéré comme étant un agent d’induction et d’anesthésie
sécuritaire chez les lévriers. Leur réveil est beaucoup plus rapide avec le
propofol qu’avec les thiobarbituriques. Dans une étude faite à l’Université du
Michigan par Dr Quandt, le propofol utilisé comme agent d’induction avait
produit une apnée transitoire chez 5 des 10 lévriers, de l’hypoxémie
transitoire, de la bradicardie sinusale, de l’arythmie sinusale et de
l’hypotension. L’induction s’était produite en douceur et le réveil était
rapide et sans plainte. Dans cette même étude, le Dr Quandt a utilisé une
combinaison acépromazine/kétamine/diazépam pour l’induction. De la tachycardie
sinusale et une hypertension transitoire suivie d’hypotension ont été notées.
L’induction et le réveil ont été satisfaisants mais les résultats obtenus avec
le propofol ont été jugés supérieurs. Lors d’une comparaison entre les effets
du diazépam/kétamine et du midazolam/kétamine comme agents d’induction chez
les lévriers, la seule différence significative était le temps d’intubation
qui était beaucoup plus court avec la combinaison midazolam/kétamine.
Lors d’anesthésie chez les lévriers, les protocoles permettant un réveil
rapide et en douceur sont visés pour éviter les blessures au moment du réveil.
Cette race de chien est prédisposée aux problèmes d’hypotension lors
d’anesthésie. L’administration de fluides intraveineux lors de chirurgie est
alors toujours recommandée. Les lévriers sont aussi prédisposés à
l’hypothermie (faible taux de gras, poils très court, grande surface par
rapport au poids) qui peut prolonger l’anesthésie et causer une dépression du
système cardio-respiratoire.
Source :
Faculté de Médecine Vétérinaire Montréal